Économique et écologique, deux mots très à la mode que l’on n’imaginait pas se marier avec la tradition et les savoir-faire ancestraux réputés très couteux.
C’est pourtant le défi auquel s’apprête à répondre Charpentiers sans frontières, une association qui se propose de reconstruire à l’identique la charpente de Notre-Dame dans un délai record de moins de huit mois.
CONCILIER L’INCONCILIABLE
C’est du côté de la Normandie, à Ermenouville, qu’ils ont réussi l’exploit de bâtir entièrement et en moins d’une semaine l’une des 25 « fermes » (structures triangulaires de 10 mètres de haut pour 14 de large) qui constituaient jusqu’à l’incendie d’avril 2019 la charpente de la nef de Notre-Dame. Tous les participants à ce chantier sont évidemment bénévoles.
Aux membres de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture qui ont fait le déplacement pour constater cette réussite, ils ont pu expliquer que grâce notamment à la technique de l’équarrissage, le résultat fut obtenu avec moins de bois que prévu, et qu’un millier de chênes (sur le million que compte la France) suffirait à rebâtir intégralement la charpente de la cathédrale, le tout en cinq à huit mois.
Vidéo de présentation, « Du bois pour Notre-Dame » : https://www.facebook.com/watch/?v=587871275278243&t=3
Lien vers leur site : https://www.charpentiers-sans-frontieres.com/
Charpentiers sans frontières n’appartient pas à la « start-up nation ». Ils s’en cognent la hachette. Consommer le moins de bois possible, respecter la nature, voilà pourtant une attitude d’une modernité absolue.
Avec eux, pas besoin de faire appel à une scierie, les arbres sont sélectionnés par les regards avisés des charpentiers. Le respect des arbres et l’amour du bois guident leurs pas.
Un savoir-faire qui s’exporte
À l’heure où l’on se plaint sans cesse des faibles capacités d’exportation de notre beau pays, les charpentiers sans frontières tapis dans l’ombre de l’anonymat parcourent le monde. Roumanie, Etat-Unis, Chine… aucun chantier ne résiste à leur passion.
