LE GOUV
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Que ferait Le Gouv pour gérer la crise du Covid ?

 

Communiqué des contre-ministres du Gouv

9 novembre 2020

 

La crise sanitaire, sociale, démocratique et économique consécutive à l’épidémie du Covid-19 surdétermine la politique nationale et internationale depuis que Le Gouv a vu le jour. Notre engagement en tant que contre-ministres d’un gouvernement citoyen nous amène donc à exposer les solutions que nous mettrions en place si nous étions en charge des affaires du pays.

Comme Le Gouv était encore en préparation lorsque l’épidémie s’est déclarée, nous n’avons pas eu l’occasion d’expliquer comment un gouvernement citoyen responsable et soucieux des intérêts des Français aurait dû traiter cette crise dès ses prémisses. En revanche, nous avons constaté comme tout le monde les erreurs et les fautes graves commises par le gouvernement, et nous sommes en mesure de détailler un programme de sortie de crise comme nous avons commencé à le faire lors du premier conseil des ministres du Gouv le 21 septembre dernier.

 

Ce qu’il aurait fallu faire dès le départ

 

Même si rien n’est plus facile que de faire des propositions pour le passé une fois les résultats connus, qu’on nous autorise tout de même à dire ce que nous aurions fait si nous avions été amenés à gérer l’apparition de l’épidémie en tant que gouvernement attaché aux quatre grands principes que sont la justice sociale, la justice fiscale, la démocratie réelle et la souveraineté.

LE CONFINEMENT COMME ABOUTISSEMENT DE LA LIBERTÉ TOTALE DE CIRCULATION

La dévotion quasi-religieuse du président Macron et de ses équipes à la libre-circulation intégrale des personnes, des capitaux, des marchandises et des services les a empêchés de comprendre que si le virus n’avait pas de frontières, ceux qui le portent avec eux peuvent tout à fait en avoir. Au lieu de laisser voler les compagnies aériennes vers et depuis l’Asie pendant plus de deux mois, il était aisé de commencer par restreindre le transport aérien. Lorsque l’épidémie est apparue dans le nord de l’Italie, il n’était pas non plus nécessaire d’attendre plusieurs semaines avant de suspendre en France les accords de Schengen, sans même parler de l’organisation du match de football Lyon-Turin.

Bien entendu, un État prévoyant aurait maintenu des stocks stratégiques de masques, de gel, de matériel médical et de médicaments. Un gouvernement qui ne se serait pas donné pour seule feuille de route de coller au moins-disant social des « grandes orientations » de la Commission de Bruxelles n’aurait pas démantelé son système de santé public ni ses capacités de production de matériel médical (masques, blouses médicales, respirateurs…) et aurait pu faire face sans problème à l’apparition de l’épidémie.

Forte de ces décisions de bon sens, la France aurait sans doute pu éviter la première phase du confinement et son coût ahurissant de 170 milliards d’euros pour la France par un surplus de déficit public de 7% du PIB. Un confinement brutal, long et inefficace, nombreux sont ceux qui nous en avaient averti, alors qu’on pouvait tout à fait n’isoler du reste du pays que les régions qui ont vu arriver le virus (Ile-de-France, Grand Est…) sans pour autant leur infliger un confinement total et voir fuir, Covid en poche, des hordes de parisiens dans leurs maisons de campagne.

Nous n’en serions pas là aujourd’hui si les personnes compétentes avaient été écoutées, mais le mal étant fait, nous devons nous consacrer à la situation telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui.

 

Quelles sont les stratégies sanitaires à notre disposition ?

 

Le gouvernement officiel n’a manifestement aucune stratégie sérieuse de sortie de crise, et le traitement qu’il en fait actuellement n’a pour seul résultat que de propager la misère économique et sociale. Gagner du temps et attendre le vaccin semble être sa seule ligne de conduite, mais un gouvernement ne peut construire sur du sable, l’attente d’un hypothétique vaccin qui plus est pour une maladie qui mute et se transforme. Cela fait 35 ans que nous attendons le vaccin contre le SIDA, et aucun vaccin contre aucun coronavirus n’a jamais été trouvé.

Il reste pourtant deux stratégies possibles pour en finir avec le Covid : l’éradication du virus à la manière asiatique (Chine, Taïwan, Corée du Sud) ou l’immunité collective.

En France, une éradication tardive implique de gros efforts pour ralentir très fortement la propagation. Après avoir saboté l’économie et la société par la suppression pure et simple de la convivialité, il est nécessaire de boucler les frontières. Personne ne devrait rentrer comme en Chine sauf confinement obligatoire (et vérifié) puis test négatif quinze jours plus tard. Cela signifie que les 360.000 travailleurs frontaliers ne pourraient plus aller travailler en Italie, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique ou en Allemagne. Leur salaire serait pris en charge par le chômage partiel. C’est une mesure difficile à prendre mais ciblée, coûteuse mais toujours moins que les dépenses actuelles.

L’immunité collective, quant à elle, était difficilement imaginable quand l’OMS parlait de 3% de taux de mortalité fin février et que les Chinois nous annonçaient le même taux en cas d’absence de lits de réanimation. Les chercheurs de l’Inserm ou de l’Institut Pasteur estiment toutefois le nombre de Français contaminés à 7 voire 11 millions en tout. Le taux de mortalité serait donc plutôt de 0,3 à 0,5%.

La mortalité du Covid croît exponentiellement avec l’âge. Elle est 80 fois plus élevée pour les plus de 75 ans que pour les jeunes. Ainsi, 80% de la population a un risque très faible mais endure beaucoup de souffrances depuis huit mois quand les 20% de la population à risque plus élevé (âge avancé, diabète, obésité…) ne sont pour la plupart pas concernés par les conséquences économiques des choix gouvernementaux.

Par conséquent, nous souhaitons proposer de faire jouer l’immunité collective parmi les moins de 60 ans en laissant les activités se dérouler normalement (sauf cas particuliers), et parallèlement de protéger les personnes à risque d’une exposition au virus dans les milieux clos et les rassemblements. En trois mois, le taux de contamination peut approcher 50% et on pourra alors viser l’immunité collective.

Dans le même temps, il faudrait revenir à la liberté de prescription des médecins, notamment concernant l’hydroxychloroquine et l’azythromycine. Même les résultats français de Discovery et d’Angers ont été positifs bien qu’interrompus par Olivier Veran. Nous pouvons aussi augmenter rapidement le nombre de lits d’hôpitaux, notamment en réanimation. Par ailleurs, le secteur privé doit être mobilisé.

Les personnes à risque se verront fournir gratuitement des masques FFP2 pour leurs sorties, en leur dédiant une heure par jour dans les magasins, une heure pendant laquelle les autres ne seront pas autorisés à venir se mélanger. Le chômage partiel pourra être cantonné aux personnes à risque qui ont un travail, ainsi qu’à quelques secteurs particulièrement sinistrés.

Les personnes en contact avec la population à risque devront être testées souvent, avec des résultats rapides, à commencer par le personnel et les visiteurs des Ehpad. Mais les personnes âgées pourront continuer de voir leurs enfants et petits-enfants.

 

Un plan de sauvetage social et économique

 

Des mesures d’urgence à la fois massives et bien dosées doivent être mises en place pour sauver les emplois en France, comme nous l’avons proposé à notre premier conseil des ministres, mais aussi en créer de nouveaux notamment pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail avec le droit opposable à l’emploi. On s’aperçoit d’ailleurs à la lueur de cette crise à quel point « l’argent magique » disparaît ou apparaît selon des procédures arbitraires, qui ont toujours pour conséquence une hausse de la facture pour le peuple, dans un contexte général de rareté monétaire savamment entretenue. Gageons qu’une fois l’épidémie terminée, la présentation de la facture verra l’État vendre ce qui lui reste d’entreprises et de services publics. Le Covid aura permis au grand cirque des « marchés » de s’approprier une fois pour toutes ce qui faisait encore office de bien commun et de patrimoine national. Le saccage de l’hôpital public français est à ce titre un exemple parfait de la stratégie libérale d’« affamer la bête », une technique enseignée dans les manuels d’économie orthodoxe. Cette crise pose donc de la manière la plus aigüe possible la question de la souveraineté en général (populaire et étatique), mais aussi monétaire.

En définitive, la stratégie actuelle du demi-confinement s’en prend comme toujours aux « petits », aux TPE ainsi qu’à tous les commerces jugés « non essentiels » qu’elle met à mort, sans véritablement sauver des vies supplémentaires. Ironiquement, elle ne laisse ouvertes que les enseignes de grande distribution qui abreuvent les consommateurs des produits industriels qui favorisent les facteurs de comorbidité que ce virus affectionne. Les travailleurs pauvres, entassés dans les transports en commun sans possibilité de télétravail ni de fuite à la campagne continueront de payer le prix fort de cette épidémie.

Sur le long terme et pour éviter de futures catastrophes, il est temps d’abandonner la logique comptable qui a fait la ruine de l’hôpital français et de décentraliser la gestion de ce type de crises par le développement de politiques de résilience territoriale. Tout doit être fait pour prévenir les mesures autocratiques et bureaucratiques qui ont mené à nos deux confinements, et dont les conséquences vont être considérables en termes de pathologies physiques (toutes les maladies non traitées pendant cette crise) mais aussi mentales. Ceux qui s’évertuent à prévoir le nombre des victimes de l’épidémie ne prennent jamais en compte les victimes du chômage et des faillites, à commencer par les suicides.

Enfin, les gouvernements Philippe puis Castex ont profité de cette crise pour pousser de nouvelles mesures liberticides. Les réunions secrètes du Conseil de défense doivent être annulées, le parlement doit reprendre ses fonctions constitutionnelles de contrôle de l’exécutif. Au gouvernement par la peur, nous préférons un gouvernement du bon sens, lucide, transparent et appuyé sur la volonté et la responsabilité populaires, pour le bien de tous.

 

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