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La Révolution en question

Non, nous n’allons pas faire une énième prose sur 1789. Grand bien nous fasse. Toutefois, vous pouvez vous replonger dans le déroulé des faits à travers la vidéo assez détaillée et racontée comme un thriller, de Laurent Turcot, professeur en Histoire à l’Université du Québec, que vous trouverez en bas de page. La Révolution Française passionne et pour cause.

Alors que nous vivons une crise de la représentativité, l’idée de Révolution, au sens de rupture radicale du système, d’un renouveau salvateur, s’arrache ces dernières années sur toutes les bouches et se retrouve le nez collé à la vitre, classée rapidement au rang d’utopie, de rêve inaccessible, voire, quand on est de mauvaise foi, d’extrémisme injustifiable au regard de notre époque bienheureuse.

Mais une Révolution comme 1789, c’est en réalité plus de 10 ans (5 mai 1789 au 9 novembre 1799), pas une mince affaire et sans bénéfices immédiats pour le prolétariat. La longue et chaotique construction de la 1ère République nous aura appris que pour balayer l’ancien, il vaut mieux bien avoir préparé l’après. Et pour définir un projet commun, il faut avant cela, produire des propositions. Nous en sommes. Il y en a d’autres.

un état d’esprit

Un État… d’esprits, disons-le clairement. Ce sont bien de véritables esprits révolutionnaires qui ont tenté de refaire le monde génération après génération, ici ou ailleurs, contestant un modèle jugé révolu, oppressant, injuste. Et c’est sur ce constat, précisément, que le diagnostic a toujours divergé amèrement.

Lorsque vous ne manquez de rien de vital, vous n’avez pas la même appréhension de la vie, vous n’êtes pas en alerte quotidienne, vos préoccupations sont des futilités pour ceux qui doivent se faire violence. Le pouls de la nation, c’est cette nécessité de ré-évolution qui se mesure à la trivialité vécue par les uns versus l’incurie de ceux qui jouissent plus paisiblement de la vie. C’est vieux comme le monde, et malgré notre progrès apparent, ce schéma de castes, puis de classes et d’ascension sociale est entretenu comme « un mal nécessaire ». Ce serait une fatalité, une loi de la jungle darwinienne.

Sauf que dans la nature des choses, on a tout de même remplacé, force et bravoure par argent et propriété. Et c’est là où le bas blesse. Non pas que la loi du plus fort soit meilleure que la loi du plus riche. Mais pour caricaturer, ce serait les 12 travaux d’hercule pour les mal nés, la vie en rose pour les autres, inscrivant dans le marbre ce paradigme au prétexte que les uns seraient génétiquement ou sociologiquement moins aptes, un mythe perpétué encore dans les foutaises dont on nous bourre le crâne, alors que tout est purement question d’environnement, d’apprentissage et de reconnaissance de notre place dans la société.

En même temps, on nous vend cette illusion de réussite de plus en plus « accessible » qui permettrait à tous de faire basculer son sort si « on traverse la rue ». Fort heureusement ce conte de fée arrive, mais de qui se moque-t-on ? A en voir les choix des « élites », leur supposée supériorité intellectuelle n’est pas vraiment la panacée pour notre planète.

A l’heure où les machines remplacent le travail à tours de bras dans les secteurs ouvriers et manuels, nous aurions pu espérer une libération. Les sévères analyses d’Orwell nous hantent de lugubres perspectives car nous sommes en droit de douter des bonnes intentions souvent scandées comme des slogans, peu réalisées dans les faits. Il est légitime que nous nous inquiétions. La contestation ne vient pas tant sur le modèle, Républicain ou autre, que sur notre capacité à placer à la gouvernance l’éthique nécessaire pour être enfin justement gouvernés. Cela, Rousseau comme Bastiat l’ont très bien décrit.

Bien que nous ayons gagnés en confort matériel, nous n’avons pas beaucoup évolué. L’ironie, c’est que nous sur-produisons pour maintenir un système toujours pyramidal, cloisonné et basé désormais sur une croissance artificielle. Sans rentrer dans le détail, en France, nous nous entêtons même à cultiver un équilibre de solidarité erroné : environ 1/3 de la population travaillant pour tous les autres, 1/3 sur le banc de touche réduits à l’aumône, et 1/3 en jachère, jugés trop inexpérimentés ou trop vieux. L’évolution demanderait au contraire que tous puissent participer à sa juste capacité, que tous puissent oublier ce qu’est la survie pour des besoins primaires, que tous puissent apprécier son temps et sa vie, dans un système fondé sur l’utilité d’abord, le progrès ensuite, le loisir enfin.

Mais pour innover et se réformer, l’ambition doit se faire en nombre suffisant.
Le paradoxe est qu’une grande partie des citoyens, résignés ou crédules, pensent qu’ils ne peuvent pas exiger mieux. Beaucoup se contentent du peu qu’ils ont, convaincus, soit qu’ils ne valent pas mieux, soit qu’ils pourront atteindre leurs rêves. Le changement appelé par les plus éveillés ne les intéresse pas. Chacun voit midi à sa porte. La compétition comme malheureuse boussole.

Ce qui fait la grandeur de 1789, c’est la formidable cohésion d’un peuple vers un projet de changement que l’on souhaitait irréversible, une écriture de l’histoire et de l’avenir que des milliers d’hommes se sont conjugués à vouloir vivre. À un instant T, transportés par un rêve commun, ils ont réussi un tour de force qui n’était franchement pas gagné d’avance.

Houleux, sanglant, à la hauteur de la confrontation idéologique qu’animait ce tournant, la Révolution s’est imposée d’elle-même. Plus de 2 siècles plus tard, nous célébrons la mémoire de cet évènement trouble qui, lorsque la colère fulminait, rétrospectivement courant 18e, aurait probablement fait trembler et douter une bonne partie d’entre nous. S’il n’est plus l’heure des pics et des fourches, pour autant, puisque nous sommes en « démocratie », n’attendons pas que la situation se détériore jusqu’à son extrême comme nous l’avons déjà fait par le passé. Immobiles.

La Révolution est par nature, un élan, un désir commun qui pousse suffisamment de personnes à interagir pour en finir avec un système et se mettre autour d’une table jusqu’à en ébaucher un nouveau.

Depuis 1789, combien de rébellions, de grèves, de manifestations mémorables ? Tantôt bredouilles, tantôt victorieuses de quelques compromis. Le peuple n’a alors pas fait la Révolution, il s’est contenté, de gré ou de force. Parce que le peuple est souvent plus humaniste que guerrier, il renonce jusqu’à la prochaine coupe pleine.

Sommes-nous arrivé aujourd’hui à un véritable point de rupture ? Combien de temps les français se satisferont-ils de la politique du leurre ? Les impacts négatifs de l’anthropocène, alarmants, sont-ils des enjeux suffisants ?

Nous n’en savons rien. C’est vous, c’est nous, c’est ensemble que se déterminera si oui ou non, nous aspirons vraiment à un changement, parce que les perspectives de tout remettre sur la table nous semblent à nouveau pertinentes, impératives et concrètes, une France dans laquelle nous voulons vivre.

La question qui nous motive, c’est : Pour quel projet de société ? C’est à cette vision commune que nous travaillons.

IMPLIQUEZ-VOUS !

Revivez les évènement historiques de 1789 *

*Toutes ressemblances avec l’actualité est fortuite.

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